Demande d’autorisation dans le domaine de la santé (hors recherche) : les informations à fournir et les critères d’octroi

01 février 2023

Les traitements de données de santé (hors recherche) qui n’entrent pas dans les exceptions prévues par l’article 65 de la loi Informatique et Libertés doivent faire l’objet d’une formalité préalable auprès de la CNIL : lorsqu’ils ne sont pas conformes à un référentiel sectoriel, ces traitements doivent être autorisés par la CNIL.

Quelles sont les questions à se poser avant une demande d’autorisation santé (hors recherche) ?

Avant de déposer une demande d’autorisation santé auprès de la CNIL, il est nécessaire de vérifier :

  • que le traitement envisagé comportera des données de santé ;
  • que le traitement envisagé constitue bien un traitement de données à caractère personnel dans le domaine de la santé ;
  • que le traitement n’entre pas dans les exceptions prévues par l’article 65 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée et qu’il doit donc faire l’objet de formalités ;
  • si un référentiel a été élaboré par la CNIL pour ce type de traitement.

Il existe plusieurs référentiels dans le domaine de la santé :

Si un de ces référentiels semble applicable à votre projet, prenez d’abord connaissance de ce document.

En cas de conformité en tous points au référentiel applicable, le traitement peut être mis en œuvre dans le cadre d’une déclaration de conformité à ce référentiel, sans qu’une autorisation préalable de la CNIL ne soit nécessaire.

En l’absence de conformité au référentiel applicable, une demande d’autorisation devra être déposée auprès de la CNIL.

De quoi la CNIL a-t-elle besoin pour instruire la demande d’autorisation ?


Faut-il réaliser une analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD) ?


Existe-il un référentiel applicable et le cas échéant, quels sont les points de non-conformité au référentiel concerné ?


Comment la demande d’autorisation est-elle instruite par la CNIL ?


Quels sont les critères d’octroi de l’autorisation ?

L’instruction du dossier par la CNIL a pour objectif de vérifier que le traitement respecte les dispositions pertinentes du RGPD et de la loi Informatique et Libertés ainsi que les autres dispositions particulières applicables, par exemple du code de la santé publique.

Attention, certains éléments de conformité à la réglementation doivent être documentés et détaillés dès le stade de la demande d’autorisation ; d’autres relèveront de la responsabilité du responsable de traitement lors de la mise en œuvre du traitement.

Avant d’autoriser un traitement, la CNIL vérifie que le projet respecte un certain nombre de critères.

Pour tous les projets, il faut :

  • avoir déterminé le ou les responsable(s) de traitement ;
  • avoir identifié et encadré les rapports avec les sous-traitants ainsi que, le(s) responsable(s) de la mise en œuvre ;
  • justifier d’une finalité « d’intérêt public » ;
  • avoir une base légale ;
  • respecter le « principe de minimisation » ;
  • justifier de la nécessité de la communication de données à des destinataires extérieurs ;
  • informer toutes les catégories de personnes concernées ;
  • garantir l’exercice des droits « Informatique et Libertés » ;
  • limiter les durées de conservation des données à ce qui est nécessaire ;
  • s’il y a des transferts de données en dehors de l‘Union européenne, les encadrer ;
  • assurer la sécurité des données et détailler les mesures techniques et organisationnelles du traitement envisagé.

Pour certains traitements selon les données et/ou les acteurs, il faut également :

  • lorsque le responsable de traitement n’est pas établi dans l’Union européenne, désigner dans certains cas un représentant en application de l’article 27 du RGPD ;
  • si, en plus des données concernant la santé, des données sensibles sont traitées, justifier de la licéité de ce traitement au regard de l’article 9 du RGPD ;
  • en cas d’interconnexions, de rapprochements ou de mise en relation automatisée entre plusieurs fichiers, en décrire les modalités (variables d’appariement, circuit des données, etc.) ;
  • en cas de traitement de données génétiques, respecter le cadre juridique propre à l’utilisation de ces données dans le cadre de traitements dans le domaine de la santé ;
  • en cas de réutilisation de données issues d’une base existante, justifier que l’existence de cette base est elle-même légale ;
  • en cas de traitement de données du SNDS, respecter la réglementation qui lui est propre, notamment le référentiel de sécurité relatif au SNDS.

Les informations indispensables et ces critères d’examen sont détaillés ci-dessous.

1) Avoir déterminé qui assume la responsabilité de traitement et avoir, le cas échéant, désigné un représentant au sein de l’Union européenne


2) Indiquer qui est sous-traitant, encadrer la sous-traitance par un contrat et mentionner qui est chargé de la mise en œuvre de l’étude


3) Justifier que la finalité (l’objectif) du traitement est d’intérêt public


4) Mentionner la base légale du traitement et l’exception pour traiter des données sensibles


5) Justifier l’utilité des données traitées (principe de minimisation)


6) Vérifier la licéité du traitement, notamment en cas de réutilisation de données déjà collectées


7) Identifier les destinataires des données et vérifier que la transmission de ces données est indispensable


8) Prévoir des modalités d’information adaptées en fonction des catégories de personnes concernées par le traitement


9) Garantir l’exercice des droits « Informatique et Libertés »


10) Limiter les durées de conservation (en base active et en archivage)


11) Si des données sont transférées en dehors de l’Union européenne, encadrer ces transferts


12) Préciser les modalités d’interconnexions ou de rapprochements de fichiers


13) S’interroger sur le cadre de réutilisation des données collectées


14) Assurer la sécurité des données et garantir les secrets protégés par la loi


Respecter la règlementation spécifique applicable aux traitements de données du SNDS