Réagir en cas de harcèlement en ligne

11 février 2019

Selon l'association E-enfance, 41 % des enfants ont déjà été victimes de cyberviolences, et 7 % de cyberharcèlement. La CNIL vous propose des conseils pour réagir.
cyberharcelement

Qu'est-ce que le cyberharcèlement ?

Le cyberharcèlement peut être défini comme une forme de cyberviolence qui se caractérise par la dimension répétée d’un acte agressif intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule.

Un internaute peut être harcelé pour son appartenance à une religion, sa couleur de peau, ses opinions politiques, son comportement, ses choix de vie… Le harceleur peut revêtir l’aspect d’un « troll » (inconnu, anonyme) mais également faire partie de l’entourage de la victime (simple connaissance, ex-conjoint, camarade de classe, collègue, voisin, famille…).  

  • Happy slapping : lynchage en groupe puis publication de la vidéo sur un site
  • Propagation de rumeurs par téléphone, sur internet. 
  • Création d’un groupe, d’une page ou d’un faux profil à l’encontre de la personne. 
  • Publication de photographies sexuellement explicites ou humiliante  
  • Messages menaçants, insulte via messagerie privée
  • Commande de biens/services pour la victime en utilisant ses informations personnelles 

41 %

des enfants ont déjà été victimes de cyberviolences, et 7 % de cyberharcèlement.

Seuls  10 %

des enfants victimes de cyberharcèlement en parlent à leurs parents.

(Source : association E-enfance)

Comment réagir ? 

Ne surtout pas répondre ni se venger 

Vous avez la possibilité de bloquer l’accès de cette personne à vos publications, de la signaler auprès de la communauté ou d’alerter le réseau social sur un comportement qui contrevient à sa charte d’utilisation. 

Verrouiller l’ensemble de vos comptes sociaux 

Il est très important de limiter au maximum l’audience de vos comptes sociaux. Des options de confidentialité existent souvent pour « ne plus me trouver », « ne pas afficher/partager ma liste d’amis ». Il est également possible de « bannir » les amis indésirables. Par exemple, sur Facebook, une option vous permet d’être averti si un autre utilisateur mentionne votre nom sur une photo (tag).

Sur ordinateur

Accédez à votre profil, puis cliquez sur la molette à droite du bouton « Modifier profil » puis cliquez sur « Confidentialité et sécurité ».

Vous pouvez alors, entre autres :

  • rendre votre compte privé, c’est-à-dire vous permettre d’accepter ou non les demandes d’abonnés ;
  • désactiver le statut en ligne afin d’empêcher les comptes que vous suivez et les personnes à qui vous envoyez des messages de voir à quel moment vous vous êtes connecté ;
  • désactiver le partage de stories pour les personnes qui vous suivent. Si votre compte est public, tout le monde a accès à vos stories ;
  • régler l’option « photos de vous » sur manuel, afin d’empêcher une personne de vous identifier sur une photo.

Sur mobile

Accédez à votre profil, puis appuyez sur le menu en haut à droite, puis sur « Paramètres » tout en bas, puis sur « Confidentialité ».

Vous pouvez alors, entre autres :

  • dans le menu « Connexions », régler votre confidentialité de compte sur privé, c’est-à-dire vous permettre d’accepter ou non les demandes d’abonnés ;
  • dans « Interactions », désactiver le statut en ligne afin d’empêcher les comptes que vous suivez et les personnes à qui vous envoyez des messages de voir à quel moment vous vous êtes connecté ;
  • dans le menu « Interactions » puis « Stories », régler l’option « Autoriser les messages » sur désactiver afin que personne ne puisse répondre à vos stories ;
  • dans ce menu, ne pas autoriser les partages de vos contenus dans les stories d’autres personnes, ne pas autoriser le partage automatique de vos stories dans votre story Facebook et ne pas autoriser vos abonnés à partager vos stories à d’autres personnes par message.

Sur ordinateur

Cliquez sur la flèche ▼ en haut à droite, puis sur « Paramètres » puis, dans la fenêtre qui s'affiche, sur « Confidentialité » (dans le volet de gauche).

Vous pouvez alors, entre autres :

  • dans « Votre activité », régler « Qui peut voir vos futures publications » sur amis ou moi uniquement ;
  • dans le même menu, cliquer sur « Limiter l’audience des anciennes publications » pour qu’elles ne soient visibles que par les personnes définies dans l’option précédente ;
  • dans le même menu, régler « Qui peut vous trouver à l’aide de l’adresse mail/au numéro de téléphone que vous avez fourni(e) » sur moi uniquement ;
  • dans le même menu, régler « Voulez-vous que les moteurs de recherche en dehors de Facebook affichent votre profil » sur non ;
  • dans « Paramètres d’identification et de journal », régler « Qui peut voir ce que d’autres publient sur votre journal » sur amis ou moi uniquement ;
  • dans le même menu, régler « Permettre aux autres de partager vos stories publiques dans leurs stories personnelles » sur non ;
  • Dans le même menu, régler « Examiner les publications dans lesquelles vous êtes identifiées avant qu’elles n’apparaissent dans votre journal » sur oui.

Astuce

Dans le menu validation, cliquez sur « Examiner ce que d’autres peuvent voir sur votre journal » : vous pourrez ainsi voir votre profil public pour vérifier ce que les autres voient réellement sur votre mur !

Sur ordinateur

Cliquez sur « Plus », sur « Paramètres et confidentialité » puis sur « Confidentialité et sécurité ».

Sur mobile

Appuyez sur votre photo de profil, sur « Paramètres et confidentialité » puis sur « Confidentialité et sécurité ».

Dans les deux cas, vous pouvez alors notamment :

  • protéger vos Tweets, c’est-à-dire limiter la visibilité de vos tweets aux personnes qui vous suivent ;
  • régler qui peut vous identifier sur les photos ;

Effectuez une capture d'écran des messages échangés

Ces preuves servent à justifier votre identité, l’identité de l’agresseur, la nature du cyber-harcèlement, la récurrence des messages, les éventuels complices. Sachez qu’il est possible de faire appel à un huissier pour réaliser ces captures.

Comment réaliser une capture d'écran ?

Depuis un PC

Réalisez une capture d’écran à l’aide de la touche impr écran en haut à droit de votre clavier (PC). Puis ouvrez un document (traitement de texte, paint ou courrier électronique) pour coller cette copie d'écran puis l’enregistrer.

Depuis un Mac

Pressez simultanément les touches Cmd + MAJUSCULE + 4. Ouvrez un éditeur de texte, ou un courrier électronique pour le coller votre copie d’écran dans le corps de votre document ou de votre message,  puis « enregistrer ».

Pour imprimer un écran sur mac appuyer simultanément sur les touches cmd+MAJ+4


Réaliser une capture d'écran horodatée

Outre les outils et logiciels mis à disposition sur votre ordinateur, il existe des extensions gratuites (Screengrab, PageSaver…) à installer directement sur votre navigateur. Correctement paramétrées, celles-ci permettent de dater automatiquement une copie d’écran (page complète, visible ou sélection).

A partir d'un terminal Android

Appuyez simultanément sur le bouton Marche/Veille et sur "Volume bas". Maintenez ces boutons enfoncés jusqu'à ce que vous soyez notifié par un son ou une petite animation.

image d'un téléphone android, appuyer sur le bouton droite et bas gauche

A partir d'un terminal Apple (iPhone ou iPad)

Appuyer simultanément et de manière brève sur le bouton "Menu" (ou bouton Home au milieu de l'iPhone) et le bouton "Verrouillage" (ou bouton Power au dessus de l'iPhone).

image d'un terminal mobile apple, appuyez  simultanément sur le bouton du haut et le gos bouton en bas de l'écran

A partir d'un terminal Windows Phone

Appuyez simultanément sur les boutons « Marche /veille » et « Volume + » pour prendre une photo de votre écran.

A partir d'un smartphone Samsung

.Image d'un smartphone samsung appuyer en haut à gauche et à droite

Pressez en même temps sur le bouton « Home » et le bouton « Power » puis maintenez ces boutons enfoncés jusqu'à la capture d'écran

Portez plainte auprès de la gendarmerie/police si le harcèlement est très grave  

Vous avez la possibilité de porter plainte auprès du commissariat de police, de gendarmerie ou du procureur du tribunal de grande instance le plus proche de votre domicile.

En parler auprès d’une personne de confiance

La violence des termes employés par la personne malveillante et le risque d'exposition de votre vie privée peuvent être vécus comme un traumatisme. Il est conseillé d'en parler avec une personne de confiance. 

Si quelqu’un d’autre est harcelé ? 

Le fait de « partager » implique votre responsabilité devant la loi.  Ne faites jamais suivre de photos, de vidéos ou de messages insultants y compris pour dénoncer l’auteur du harcèlement. Un simple acte de signalement ou un rôle de conseil auprès de la victime est bien plus efficace !

Si vous êtes victime et avez moins de 18 ans

Composez le 3020

Ce numéro est ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 18 h (sauf les jours fériés).

Le numéro vert est géré par la plateforme nonauharcelement.education.gouv.fr qui propose de nombreuses ressources pour les victimes, témoins, parents et professionnels (écoles, collèges, lycées).

Si le harcèlement a lieu sur internet

Vous pouvez également composer le 3018 de 9 h à 20 h du lundi au samedi ou vous rendre sur 3018.fr.

La plateforme propose une assistance gratuite, anonyme, confidentiel par téléphone, chat en ligne, Whatsapp ou messenger.

Un dépôt de plainte est envisagé ?

Renseignez vous sur le dépôt de plainte d’un mineur. Celui-ci doit se faire en présence d’un ou de plusieurs parents ou d'un représentant légal. N’hésitez pas à contacter les télé-conseillers du fil santé jeune au 0800 235 236.

Quelles sanctions encourues par l’auteur de ces violences en ligne ? 

L’auteur de tels actes est susceptible de voir sa responsabilité engagée sur le fondement du droit civil, du droit de la presse ou du Code pénal. Quelques exemples de sanctions : 

Quels sont les recours auprès de la CNIL ?

La qualification et la sanction de telles infractions relève de la seule compétence des juridictions judiciaires.

En parallèle de telles démarches, vous pouvez demander la suppression de ces informations auprès de chaque site ou réseau social d’origine, en faisant valoir votre droit à l'effacement. Le responsable du site doit procéder à l’effacement dans les meilleurs délais et au plus tard dans un délai d’un mois, qui peut être porté à trois compte tenu de la complexité de la demande. Dans ce dernier cas, l’organisme doit vous informer des raisons de cette prolongation. En cas de réponse insatisfaisante ou d’absence de réponse sous un mois, vous pouvez saisir la CNIL

Par ailleurs, si ces informations apparaissent dans les résultats de recherche à la saisie de vos prénom et nom, vous avez la possibilité d’effectuer une demande de déréférencement auprès du moteur de recherche en remplissant le formulaire. En cas d’absence de réponse ou de refus, vous pourrez revenir vers la CNIL en joignant une copie de votre demande effectuée auprès du moteur de recherche incluant le numéro de requête. 

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